i.Care : sortie du MursMurs #3

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La dernière newsletter de l’asbl I.Care, “Mursmurs” vient de paraître. Le numéro est entièrement consacré à la question des drogues en prison.

Edito du Mursmurs #3 – Drogues sont et prison, aussi imbriqués prison et dans drogues…Ces nos esprits que le sont les clés dans les serrures des cellules. Les drogues sont sans doute présentes dans toutes les prisons du monde. A tel point que lors des grèves du personnel pénitentiaire l’année dernière, le manque de drogues commençait à renforcer les tensions. Ainsi, le journal Le SOIR titrait, le 10 mai 2016 « Grève dans les prisons: la drogue commence à manquer à certains détenus”.

Si ce phénomène n’est pas neuf, nous avons constaté, au fil du temps, qu’il était progressivement reconnu et admis publiquement : il y a une dizaine d’années, certains directeurs de prison affirmaient encore l’absence de drogues dans leurs établissements, ce que nous n’entendons plus aujourd’hui en Belgique. Par la mise en place de Groupe de Pilotage locaux DROGUES (voir p. 5) ou encore “d’ailes SANS DROGUES”, le ministère de la justice a officialisé le phénomène.

On apprend donc que oui, les drogues circulent dans nos prisons. Première étape de passée, non sans importance. Reste à voir comment réagir: Agir (ou pas) sur l’offre et/ou la demande de substances illégales. Pour agir sur l’offre, l’administration pénitentiaire a mis en place un partenariat avec la Police Fédérale assurant la présence régulière et aléatoire de policiers avec des chiens anti drogues. Le contrôle des visiteurs est renforcé. Bien entendu, des fouilles de cellules sont régulièrement menées ainsi qu’une surveillance étroite des personnes détenues.

Quand il s’agit d’agir sur la demande, les choses se compliquent… Il faudrait améliorer les conditions de détention (oui un master plan existe, mais il n’est pas évident que la construction de nouvelles prisons aie un impact sur l’usage de drogues), proposer une offre bien plus large de formations et d’activités, améliorer la prise en charge médicale, sociale et psychologique, mettre en place une politique de Réduction des risques (Ah mais ça mon bon Monsieur, ce n’est pas une compétence fédérale!), etc etc etc…

Fort heureusement, des avancées ont été faites: les traitements de subsitution par exemple sont nettement plus accessibles aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Les Régions, qui par la dernière réforme de l’Etat ont acquis la compétence Promotion de la santé, s’intéressent progressivement au milieu carcéral. La Santé Publique veut mettre en place un projet pilote de prise en charge des usagers de drogues dans 3 établissements.

Nous sommes aujourd’hui dans une période de latence durant laquelle certains projets ont perdu leurs financements et peu de nouvelles initiaitves voient le jour par manque d’investissement de l’administration pénitentiaire.. qui attend de voir comment le vent va tourner dans les années qui viennent en matière de prise en charge des soins de santé (transfert de compétences?). Douze pages pour aborder cette problématique aussi cruciale que complexe c’est bien peu. Mais à défaut d’en faire le tour cela permet de poser quelques questions importantes et d’esquisser quelques propositions de réponses.

Agir sur ce phénomène nécessite une vision globale et une politique publique intégrée: il s’agit de prendre soin d’une population en limitant son entrée en détention, en renforçant ses compétences psychosociales et en travaillant la réinsertion sociale dès le premier jour de la détention plutôt qu’en aggravant l’exclusion des personnes privées de liberté.

Site web de l’asbl I.Care

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