Dépénaliser les drogues ? «On n’en sortira pas avec des politiques de répression» (Le Vif)

Pour Michaël Hogge, chargé de projets à Eurotox, Observatoire socio-épidémiologique alcool-drogues en Wallonie et à Bruxelles, la dépénalisation des drogues est une alternative à tenter. Car la répression fait pire que bien. Et que rien n’arrête les organisations criminelles aux commandes du trafic de stupéfiants.

(…) Nous vivons dans une société très dure, avec beaucoup d’inégalités sociales qui ont tendance à se transformer en inégalités de santé: nous ne sommes pas égaux face aux risques de dépendance aux produits. Si nous n’agissons pas sur les déterminants plus généraux de la santé – sociaux et économiques –, il restera compliqué d’être efficace et de limiter la casse.

(…)  Si on décriminalisait la vente de drogues, on permettrait aux consommateurs de sortir de la clandestinité. On aurait alors plus de chances de les toucher pour leur apporter les soins nécessaires et les informer. C’ est ce qu’on fait avec l’héroïne, délivrée en certains lieux dans des salles de consommation contrôlée. Bien sûr, cela a un coût et peut sembler en contradiction avec les valeurs de notre société. Mais cet accompagnement permettrait aussi à certains usagers de sortir de la petite criminalité, car se procurer de la drogue, et donc de l’argent, a des conséquences en matière de criminalité. (…) Une alternative à tenter. Parce que la prohibition entraîne beaucoup de dommages, à tous niveaux. (…)

Lire l’article / source : Dépénaliser les drogues ? «On n’en sortira pas avec des politiques de répression» (Le Vif, 19/01/2023)

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