En matière d’assuétudes, l’intérêt des salles de consommation à moindre risque n’est plus à démontrer, au regard de l’expérience engrangée depuis vingt ou trente ans au niveau international. Il s’agit d’un dispositif utile, souhaitable et prioritaire. L’enjeu actuel est de savoir si tous les acteurs bruxellois sont prêts à poser les gestes concrets qui rendront effective l’ouverture de la première salle de consommation à moindre risque du pays. Fin mars dernier, une matinée de réflexion sur le sujet avait été organisée dans le cadre des jeudis de l’Hémicycle du Parlement francophone bruxellois.
(…) Un soutien inattendu est celui apporté par la magistrature, représentée par Bernard Michielsen, premier substitut au Parquet de Bruxelles. Celui-ci a commencé par souligner que tous les efforts déployés pour essayer de freiner l’usage des drogues ou tout simplement leur trafic sont bien souvent inutiles : d’année en année, il y a une recrudescence du phénomène, avec tous les problèmes qu’on imagine en termes de santé publique. Il existe une loi vieille de 97 ans, datant de 1921. Le problème est que celle-ci est « tout bonnement incompréhensible et n’est certainement pas appliquée stricto sensu puisqu’on laisse à certains moments le consommateur libre d’aller et venir et puis, de temps en temps, on lui confisque son matériel stérile (…) La consommation du cannabis, ce n’est pas mieux. Personne ne s’y retrouve et il n’y a pas moyen d’avoir une conscience sociale par rapport à cette loi ». (…)
Un dossier à lire dans le numéro 90 de Bruxelles Santé (juin 2018)